Alix Morgan Huon de Vaumadeuc est un jeune noble de Bretagne.
(http://www.tudchentil.org/IMG/png/046-Madeuc.png)
De sable au léopard d’argent, accompagné de huit coquilles du même en orle.
Description physique :
De taille moyenne et de stature gracile, Alix Morgan ne se soumet pas aux canons de la mode. Certains pourraient qualifier son allure de "désuète et provinciale" : il porte les cheveux mi-longs et reste imberbe, comme cela se faisait au début du siècle, sans doute sont-ce les usages arriérés de sa Bretagne natale.
(pour l'anecdote : http://vivreaupresent.over-blog.com/article-fran-ois-1er-a-lance-la-mode-des-cheveux-courts-108980448.html (http://vivreaupresent.over-blog.com/article-fran-ois-1er-a-lance-la-mode-des-cheveux-courts-108980448.html)
C'est qu'on savait s'amuser en ce temps là !! ;D )
De ses traits fins se dégagent une douceur que sa bouche pincée et ses yeux, clairs et perçants, démentent. Il a l'air jeune... très jeune. Mais avec cet engouement pour la barbe et la moustache, tous les hommes l'arborant ont l'air plus vieux ! Peut-être a-t-il atteint la vingtaine, mais rien n'est moins sûr.
Il porte une cicatrice nette qui court de son oreille gauche à sa pommette, et une autre sur la main droite.
Cependant, il est vêtu de vêtements noir et blanc répondant plus aux exigences de la cour : chemise blanche, pourpoint brodé noir, chausses blanches à haut bouffant noir et bottes noires.
(Voilà une illustration que j'ai trouvé et un peu bidouillé, qui se rapproche de l'idée que j'avais de ce PJ)
(https://lh6.googleusercontent.com/-ZSEtqx9HgWw/VFIz5fIUNMI/AAAAAAAABog/WlkUNZBgV-Y/w464-h599-no/Alix%2BMorgan.jpg)
Compétences :
Vaumadeuc est un excellent escrimeur, bien qu'un peu moins savant que Modeste. Et c'est une véritable anguille lorsqu'il s'agit d'éviter les coups.
Et il se dit féru de chasse et de dressage. De fait, une étincelle de passion illumine son regard lorsqu'il narre quelques parties de chasse, et il ne se fait pas prier pour étaler les capacités des deux animaux qui l'accompagnent : son cheval Gwinizhdu, qu'il chevauche avec assurance et élégance, et son chien de chasse Leopard, qui ne répond qu'à des ordres en breton.(http://compagnon.fidele.free.fr/images/races/Gr7epagneulbreton/hameaudesorny/Saly_M.Thavani10mois.jpg)
Alix Morgan fait preuve d'une capacité à imposer sa vision des choses, qu'elle soit sincère ou, dans le feu de l'action, totalement imaginaire. Il a le verbe vif et acerbe et a une intonation de voix qui invite à l'obéissance, soit par l'affichage d'une autorité assumée, soit par le chemin plus détourné du conseil. Mais il sait également se faire doux et compréhensif.
Il sait passer inaperçu dans une foule.
Caractère :
Alix Morgan est un jeune homme affable et poli, mais il ne faut pas le connaître depuis longtemps pour sentir que sous cette apparence se cache un esprit plus piquant. Il apprécie l'action, et sait prendre les choses en mains, bien qu'il fasse preuve d'une retenue certaine lorsque le temps n'est pas aux agissements. Issu d'une noblesse des plus modestes, il respect le rang de ses supérieurs, mais ne se laisse pas marché sur les pieds pour autant.
Il est de la clientèle des Guise et est à la Cour depuis plusieurs années. Est-ce cela qui lui a forgé un esprit quelque peu retors ? Car il est prompt à émettre l'idée de "mauvais coup", plus pour le plaisir de la construction intellectuelle que par véritable intention de nuire.
Dans son quotidien, Alix Morgan est un bon vivant à la verve cinglante "comme le vent de son pays". Il est fier de ses origines bretonnes. Il ne montre pas une ferveur religieuse très prononcée, mais connaît bien les rites catholiques.
Relations :
Il est toujours accompagné d'un homme plus âgé (la trentaine) : Loïs Tudi, son médecin personnel, dont il a du mal à se séparer. Cet homme a toute la confiance d'Alix Morgan et malgré leurs différences de condition et d'âge, leurs relations sont basées sur un respect et une amitié sûre. Il n'est pas rare de les entendre converser en breton.
(https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQNYc2K8KwuABrL07fddhl3A4Bru8VPFb6PIP9q3K0RtDw11RSc)
Concernant les Guise, Alix Morgan avoue une certaine admiration pour le génie militaire du Duc, l'ayant suivi dans sa campagne passée, de l'Italie à Thionville. Et il ne se lasse pas de railler les erreurs grossières de Montmorency à St Quentin.
Il est un grand ami de Louis des Balbes, et il est clairement connu, et plutôt apprécié, de la clientèle du Duc d'Aumale (frère du duc de Guise, rappelons-le), compagnons d'armes des récentes guerres en Italie.
Relations avec les Montjoux
Lors des discussions politiques qui ne manquent pas d'apparaître entre les Montjoux, Alix Morgan reste le plus souvent en retrait, laissant ses compagnons s'expliquer entre eux. Mais il peut arriver qu'il émette une suggestion ou qu'il apporte un complément d'information ou une manière de voir les choses différentes, pour permettre d'avancer dans le débat.
Au début de leurs associations, il se considérait comme une aide à la Maison de Montjoux et tenait son rang sans aucune autre ambition. Mais depuis que le duc de guise lui a donné des charges pour constitué sa propre clientèle, il a une attitude plus indépendante, même s'il garde pour les Montjoux une considération certaine.
Une complicité naturelle s'est créé avec Modeste, dont il partage la fougue. Mais il sait aussi être calme et posé, et il est un compagnon de discours pour Albert, l'aîné des Montjoux.
Avec Guillaume, l'oncle des deux précédents, Alix Morgan a un peu plus de retenu, de part la différence d'âge et d'intérêt, l'homme étant plus porté sur l'érudition. D'autant plus que le poète a montré une philosophie pacifiste à des kilomètres des conception du Breton !
Il en va de même avec Meerteens, l'astrologue des Montjoux, même si lorsque ce dernier lui a demandé ses dates et heures de naissance, Alix Morgan a répondu sans hésiter, avec un petit sourire fier.
Enfin, il accorde à Renata, et aux autres membres de la clientèle des Montjoux, une attention cordiale, appréciant que chacun connaisse et respecte sa place dans le groupe.
Il est tout de même à noter que suite à l'affaire du "miraculé Beradec", Vaumadeuc a eu des mots assez peu élogieux pour Nicolas Cousin de Courchamp, si bien que celui-ci a finit par exiger réparation et l'a provoqué en duel. Vaumadeuc l'a gagné sans grande difficulté, mais il a montré depuis lors, une certaine considération pour l'honneur de Courchamp, près à tenter de le laver, même s'il a de grandes chances d'aller au devant d'une défaite. Depuis lors, Vaumadeuc est redevenu plus mesuré dans sa verve à son encontre.
Loïs a des sympathies inverses : lui-même n'étant ni un noble, ni un homme de combat, il se plaît plus dans la compagnie et la conversation de Renata, dont il s'étonne des compétences ou dans celle de Guillaume de Montjoux ou de Floris Meerteens.
Relation avec sa propre clientèle ou autres relatifs :
Globalement, Alix Morgan est un seigneur qui se veut compréhensif et amical, mais très attaché aux statuts de chacun. Il attend de sa clientèle un respect visible en public, même s'il peut se montrer moins guindé en privé, en échange de quoi, il prend comme une mission sacrée de soutenir ceux qui ont placé sa confiance en lui.
Bien que mieux né que le Breton, aux statts de chacun.César de Sanceny est de sa clientèle car il a quelque peu renié la volonté de son propre père en souhaitant poursuivre dans ses études de médecin. En cela, Vaumadeuc a permis à Loïs de poursuivre la formation de Sanceny tout en permettant à celui-ci de vivre une vie de gentilhomme, plutôt que d'étudiant sur les bancs des facultés. Vaumadeuc n'est guère regardant sur les agissements de Sanceny, mais il se montre un soutien autant moral que physique pour César lorsque les conflit familiaux des Sanceny refont surface.
Le jeune Briac de Beradec lui a été confié par son cousin et héritier de la famille, François de Guémadeuc, afin que Beradec découvre la vie de la cour royale, et les devoirs d'un gentilhomme engagé. Suite à ce que le jeune homme nomme lui-même un acte de lâcheté de la part de Cousin de Courchamp, il a côtoyé la mort de près et en a gardé une défiance certaine pour le beau-frère des Montjoux. Beradec est sans doute le gentilhomme envers qui Vaumadeuc est le plus protecteur.
Suite à la permission de Guise pour constituer sa propre clientèle, Vaumadeuc s'est attaché les services de Charles de Rouvroy de St Simon, qui a lui-même demandé comme un service, étant donné le pédigrée de son ami et tout en s'en portant garant, d'accepter également Juan Colon, gentilhomme espagnol et donc, forcément peu envié et générant même une certaine suspicion auprès de beaucoup. Vaumadeuc a accepté le duo et laisse aux 2 gentilshommes les coudées franches, tachant d'utilisé leurs compétences tout en respectant leurs caractères.
Rencontré au hasard des routes, Charles Brimont libraire ambulant de son état, s'est joint à la compagnie de Vaumadeuc (qu'il connaissait d'avant) et jouit ainsi d'un certain passe-droit pour côtoyer du beau monde. Tout comme pour son médecin, Vaumadeuc montre une certaine considération pour ce bourgeois élégant et Brimont semble apprécier et en être honoré. Le libraire enseigne notamment au jeune seigneur, la langue des Anglois, pour permettre à Vaumadeuc une meilleure communication avec le soldat écossais qu'il a récemment pris sous son aile.
Paddy Skelligmoore est un ancien de la garde écossaise, qui a d'ailleurs démissionné sous l'impulsion de Vaumadeuc (qui a racheté le temps qu'il lui restait à faire). Son attitude bourrue, son parler rapeux et maladroit, ses invectives soudaines en son patois natal tranchent avec l'élégance et la mesure de son seigneur. Mais la valeur d'un homme ne se restreint pas à sa condition ou à sa mise, et pour Vaumadeuc, Skelligmoore est un homme de valeur, malgré ses nombreux défauts : courageux, loyal... et sincère.
Modeste baissait piteusement la tête lorsqu'une silhouette élancée s'introduisit dans la grande tente. Il avait le secret espoir que son accoutrement voile son identité à celui qui avait été son frère, si ce n'est de sang, si puissamment de complicité. Ensemble, ils avaient accompli nombres d'actions d'éclat, l'un avec l'autre, et parfois, l'un pour l'autre.
La démarche du jeune homme qui le contournait lentement avait l'assurance, la fierté et la froideur qu'il pouvait lui connaitre, mais qui, pour cette dernière, ne lui avait, jusqu'à présent, jamais été adressée... Quel contraste ! lui qui gisait au sol, les mains liées dans le dos...
Modeste sentit que le guisard s'était immobilisé derrière lui, laissant planer un silence aussi inconfortable pour le partisan de Coligny que sa position physique imposée. Maintenant qu'ils se trouvaient à défendre des partis opposés, le Bourguignon n'arrivait pas à chasser la honte qui l'étreignait en se sachant à la merci de son ancien ami. Et il ne put s'empêcher de songer : "si les rôles étaient inversés... aurait-il honte, lui ?"
- Savez-vous qui je suis, Monsieur ?! lance le Breton d'une voix mesurée et implacable, coupant court à ces songeries.
- J'en ai bien peur, oui, répond après un léger soupir, l'interpellé, sans relever le nez.
- Je suis l'héritier du Vaumadeuc, commence ce dernier avec orgueil. Capitaine de la 60ème compagnie d'ordonnance de l'armée du Duc de Guise, chevalier de l'ordre de St Michel, vainqueur du prince de Condé à la bataille de Dreux. ...Les hommes qui vous gardaient n'ont sans doute pas manqué de vous parler de ce que les Huguenots peuvent craindre de moi...
Modeste ne sait que penser : Alix-Morgan ne l'a-t-il vraiment pas reconnu ?
- Mais cela... continue Vaumadeuc d'un ton toujours glacial mais étrangement nostalgique, c'était en un autre temps... Un temps où j'avais un compagnon d'arme... un ami très proche... un frère... Avec lui, nous étions la terreur des Huguenots.
Malgré lui, Modeste s'affaisse un peu plus sous cette verve : même si Vaumadeuc était entré sans son épée, il ne lui avait pas fallu longtemps pour toucher le Montjoux au coeur, dans une geste aussi courte que pénétrante.
- Et puis, sa famille, et la guerre, nous ont séparés, conclut le Breton d'une fatalité détachée. Et vous, Monsieur... lance-t-il avec un nouveau dédain. Qui êtes-vous ?
Vaumadeuc savait... il ne pouvait en être autrement. Modeste connaissait son goût pour les tourments subtils et il ne voyait désormais plus aucun hasard dans les mots choisis par le Breton. En lui posant cette simple question, il ne lui reconnaissait pas la possibilité qu'une de ses connaissances chères puisse être en ce lieu et en ce temps. Cela ne pouvait être qu'un incompétent, sans honneur... ou un traître. Rien qui ne vaille la peine d'être considéré. Alors, ayant minutieusement balayé tout espoir qu'une ancienne amitié puisse venir lui offrir une accolade bienveillante en cet instant difficile, Vaumadeuc le mettait au défi d’assumer pourtant ce qu’il était devenu à ses yeux… Modeste ainsi placé face au reflet d'un homme méprisable, concéda la victoire. Il eut pourtant la présence d’esprit d’une ultime pirouette :
- Je suis celui qui se trouve toujours au mauvais endroit, au mauvais moment...
Modeste s’attendit à une nouvelle remarque cinglante.
Au lieu de cela, ce fut un murmure qui vint effleurer son oreille :
(http://il8.picdn.net/shutterstock/videos/6933409/thumb/10.jpg)
" Non Montjoux... Pas toujours... "
La chaleur du souffle se retira comme une caresse incongrue, rejetant Modeste dans les affres de l’incertitude.
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^^
Rennes - Juin 1563
Après sa présentation au seigneur Sébastien de Luxembourg, Vicomte de Martigues, neveu du gouverneur de Bretagne Jean de Brosse et pressenti pour prendre sa suite, la soirée à l’auberge a été comme une bouffée d’oxygène pour Morgan. Les dernières semaines lui furent douloureuses tant dans sa chair que dans son âme : la mort du duc et de Jakez, la perte de repères, de considération de la Maison de Guise, la défaite face à Morimont, l’inaction dans laquelle l’avaient jeté ses blessures, le lourd regard de son père et son jugement sévère de la situation actuelle… Entouré de ses propres subordonnés ou amis, sans autre regard d’autorité, et ayant pour seul but de passer du bon temps, Morgan s’est un peu laissé allé pour profiter pleinement de l’ambiance amicale qui s’était rapidement créée. Gouyon, Colon, Skelymoore et même Tudi, que la présence de Kerien rendait moins coincé, s’était retrouvé d’humeur braillarde et facétieuse. Ils avaient poussé le jeune Matilin à finir sous la table, suivi Skelymoore dans ses chants écossais à coup de bock sur le bois, écouté Colon narrer ses aventures en terres étrangères avec un accent chantant, régulièrement interrompues par un commentaire bravache de Gouyon… La nuit était très avancée quand la fatigue avait eu raison de la compagnie. Gouyon bavait sur la table, Tudi et Kerien étaient dehors à soutenir Matilin dans son mal-être. Même Skelymoore montrait des signes de répugnance à avaler une goutte de plus… Les plus valides aidèrent donc leurs compagnons pour monter dans les chambres.
- Noz vat, mignoned ! lance Vaumadeuc d’une voix éméchée, avant d’ouvrir la porte de la chambre qu’il partagera avec son médecin.
La porte d'en face voit disparaître ses compagnons : l'Ecossais et l'Espagnol soutiennent le noble cousin de leur protecteur, incapable de se porter par lui-même. Ils l'allongent sur l'un des lits -les autres seront pour Kerien et Matilin- et rejoignent leur propre chambrée, voisine de celle de Vaumadeuc.
Alors qu'ils sont à s'endormir, un éclat de rire bref les tire des bras de Morphée dans lesquels ils sombraient. Loïs a du rentrer.
...
Colon ouvre les yeux.
Silence
Un gémissement ! de l'autre côté du mur, dans la chambre de Vaumadeuc. Après un instant de surprise, Colon dégage ses draps dans un mouvement de bras plein de panache.
- Skelymoore ! appelle-t-il dans un souffle puissant en saisissant son épée.
- Holy shit ! gronde l'Ecossais en émergeant rapidement. Qu'est-ce qui se passe Colon ?!
Un nouveau gémissement fend le silence. Si Skelymoore se redresse d'un coup en le percevant, Colon, lui, arrête son mouvement... et sourit. Il ricane, même... doucement, juste pour lui...
- Yé cr'ois qué notr'e bon ami Vaumadec est enfin en tr'ain dé pr'endr'e dou bon temps !
De fait, quelques secondes passent avant d'entendre un soupir bruyant dans la pièce attenante, puis un autre... et un autre... le rythme s'accélère, les gémissements se muent en cris poussés par une voix féminine qui ne bride pas sa jouissance...
Skelymoore éclate alors d'un rire joyeux et sonore.
- Je ne veux pas r'até ça ! dit-il avant de sortir aussi discrètement que sa carrure et son état d'ivresse le permettent.
L'Ecossais n'a que quelques pas à faire pour se retrouver devant la porte de son seigneur. Et sans pudeur aucune, il cherche à voler un peu de ce qu'il se passe derrière en regardant par le trou de la serrure. Mais ses attentes sont bien déçues : aucune lumière ne filtre de la pièce. Pour autant, les cris deviennent appels ; des "oh oui Monseigneur" résonnent jusque dans le couloir et peut-être dans les chambres d'en face, pour atteindre un climax strident avant de se faner, laissant le silence de la nuit jeter un voile pudique sur la suite.
Skelymoore revient quelques minutes après la fin des ébats de son maître, dépité de n'avoir pu profiter d'un spectacle mythique ! Il se recouche donc. Alors que le silence a repris ses droits dans la pénombre de leur chambre, Colon demande sur un ton rêveur, mais légèrement envieux :
- Dites-moi, Paddy... depuis combien de temps n'avons-nous point visiter une demoiselle ?
Mais seul un soupir nostalgique lui répondra...
Pour les curieux : ce que Paddy n'a pas vu... ;)
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*
Alors que la matinée s’avance, la compagnie de l’héritier du Vaumadeuc se rassemble dans la salle commune. Il n’y a pas grand monde, si ce n’est quelques autres compagnons d’un seigneur lui aussi peu pressé par ses affaires.
Tudi et Kerrien, levés depuis longtemps, discutent autour d’un recueil de plantes médicinales. Matilin mâchonne un bout de pain d’un air dégoûté avec la mine défaite des lendemains trop arrosés, ce en quoi il ressemble à Gouyon. Pour autant, depuis l’arrivée de Colon et Skelymoore, personne n’ignore le dévergondage nocturne de celui qui manque encore à l’appel ! Apprenant de Kerrien qu’une femme d’une grande beauté était venue demander après leur maître et ami ce matin, Colon a harcelé les hommes de sciences pour obtenir moults détails sur son allure, sa mise et son physique.
Skelymoore, de son côté, prend moins de détour que l’Espagnol pour raconter comment ils ont été réveillés par les cris de plaisirs de la donzelle. Lui aussi a grand hâte de la découvrir… enfin… pas au sens propre… quoi que… mais bref ! de la rencontrer, n’ayant pas eu le loisir de se rincer l’oeil durant les ébats.
Les discussions plus ou moins galantes vont donc bon train lorsque Colon s’arrête brutalement au beau milieu d’une phrase. Son regard vient d’accrocher le haut de l’escalier et ses lèvres laissent échapper un “Owh” admiratif et déjà envoûté. Les têtes se tournent et tous peuvent enfin apercevoir l’objet du questionnement matinal : Alix-Morgan marche avec le port altier qu’on lui connait, tout en donnant le bras à une femme blonde d’une beauté éclatante. Elle a si belle mise qu’il est agréable de la pensée de noble naissance. Et pour qui aurait l’âme poète, le tableau du couple pourrait être une allégorie de la Lune et du Soleil, car si la délicate sobriété du noir et blanc de la vêture et de la mine du Breton tranche avec la blondeur de la dame parée de bijoux scintillants et de velours colorés, cette dernière ne l’écrase pas pour autant.
(http://pre15.deviantart.net/f51e/th/pre/f/2012/152/6/4/the_perfect_beauty_by_eden16-d51vnyd.jpg)(http://orig07.deviantart.net/f5ae/f/2012/125/c/a/lady_lucrezia_borgia_by_eden16-d4ylvxk.jpg)
- Mes amis ! lance Vaumadeuc joyeux à l’assemblée en descendant les marches. Laissez-moi vous présenter …”Anne” ! Elle est la protégée du Vicomte de Martigues, et désormais, la mienne… Et j’ai le très grand plaisir de vous apprendre qu’en cette qualité, elle s’attachera dorénavant à nos pas.
Les visages qui s’affichent devant lui vont de l’ébahissement le plus total (Loïs) au ravissement le plus complet (Colon).
- Ma… quelle soublime idée ! lâche l’Espagnol enjoué.
- Does she rrrride ?! demande tout de même le pragmatique Paddy.
Le coup d’oeil que lui lance Vaumadeuc en dit long sur l’art de son chevauchement et déclenche un rire gras et sonore de la part de l’Ecossais. Il abat une énorme main sur l’épaule de Colon, manquant de le faire choir.
- Or donc, Messieurs, reprend Vaumadeuc d’un air jovial, une fois descendu. Cette personne devra faire l’objet de tous les égards, de toute l’amitié et de toute l’aide qu’il est d’ordinaire courant de trouver au sein de notre belle compagnie.
Ce disant, il plonge son regard impérieux dans les yeux de chacun pour y asseoir un peu plus sa volonté. Puis d’un geste élégant, il saisit délicatement la fine main posée au creux de son coude et amène de son bras, la courtisane à faire un tour gracieux sur elle-même avant de s’asseoir pour profiter d’une collation.
Colon se penche alors discrètement vers Skelymoore :
- Ouné femme aux côtés dé Vaumadec ?! Il y a dou changément dans l’air’ !