The Peripheral, de William Gibson (pas de traduction française pour l'instant à ce que je sache).
La toute dernière œuvre de Gibson, jouant dans un univers plus cyberpunk que sa triologie précédente, mais qui m'a tout de même laissé avec l'impression de l'être moins.
L'histoire suit deux trames, l'une dans un futur autour de 2100-2200, à Londres (que je nommerai
futur A), l'autre dans un futur autour de 2040, aux USA (
futur B).
Futur B ressemble à du cyberpunk classique, avec une économie mondiale effondrante ou effondrée, où les quelques boulots restants sont des postes mal payés dans les supermarchés, les pharmacies, les laves-auto ou les services d'impression 3D de la même méga-corporation, avec les rares divertissements se résumant aux jeux vidéo ou aux drogues, et où toute technologie vraiment intéressante est réservée à l'armée.
Futur A, au contraire, semble être un endroit très agréable, où tout ce qu'on peut imaginer peut être fabriqué en quelque instants par des réplicateurs, les gens louent des doubles robots téléguidés pour aller à l'opéra, et surtout, bien que la connaissance reste restreinte à un petit nombre de gens, ils ont des moyens d'interagir avec le passé (et sans doute le futur par analogue, mais ils n'en parlent pas).
Cette interaction avec le passé se fait par un serveur (pas plus de détails) qui entre en contact avec un réseau de communication dans le passé (une connection Internet, plus ou moins), et ce faisant crée un nouveau futur. Dans ce cas, une personne dans le
futur A embauche quelqu'un du
futur B (donc dans son passé relatif) pour un petit boulot. Comme cela ne s'était pas produit dans son passé,
futur B, qui jusque là était identique au passé de
futur A, va se transformer en quelque chose d'autre que
futur A, on peut donc penser à une communication entre deux univers parallèles avec un petit décalage temporel.
(J'explique mal, je sais, c'est assez simple en soi.)
Pour l'intrigue, une personne de
futur B, employée sans le savoir par des gens du
futur A, devient témoin d'un meutre dans ce qu'elle croit être un jeu vidéo (qui en réalité est juste Londres dans
futur A), et il s'en suit une coopération pour retrouver le coupable, alors que ce coupable lui-même tente d'étendre son influence sur le monde de
futur B pour éliminer le témoin, avec un accès similaire à celui de ses concurrents.
Ce qui s'en suit est une petite histoire entre un roman policier et un thriller technologique, entrecoupé bien souvent d'expositions futuristes sur les deux futurs, leur évolution etc. Ces expositions ralentissent l'action et dissipent le danger apparent, d'où mon impression que l'histoire est moins cyberpunk que par exemple la trilogie Bigend que Gibson a écrite avant.
Ça reste du Gibson moderne, et on retrouve un peu plus l'aspect techno de ses séries Neuromancer ou Idoru que le coté 'mode' de la trilogie Bigend.
À vous de voir si ça vous tente, je considère que c'est un livre correct, mais qu'on peut se permettre de sauter.