Auteur Sujet: [Millevaux Sombre] Transilvanian Hunger  (Lu 3183 fois)

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Pikathulhu

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[Millevaux Sombre] Transilvanian Hunger
« le: 13 mai 2013 à 20:31 »
TRANSILVANIAN HUNGER

Joué le 06/04/13 à  la Convention Eclips, à  Rennes.
Avec David (BB Bardot), Grégoire (Yohan Tempior), Yann (Alan), Morgane
(Lucia), Snoopy (Pan Demonium), Julie (Minia)



crédits creative commons : melancholija (licence attribution /
free for non commercial use. galeries sur flickr.com)


Eclipse, c’est la convention Sombre par excellence. Pas moins de quatre parties de Sombre proposée à  la bourse aux scénars du samedi soir. C’est l’occasion d’y présenter mon scénario-chouchou du moment, Transilvanian Hunger. La présence de Philippe Tromeur dans les gradins apporte comme une sorte d’aboubement à  cet hommage millevalien aux retroclones.

1. Pitch

"TRANSILVANIAN HUNGER" est un porte-monstre-trésor mortel dans la
Roumanie de Millevaux. C'est aussi un scénario modulable qui fera appel
à  la créativité des joueurs... et à  tout l'instinct de survie des
personnages, des aventuriers d'Autriche-Hongrie partis tenter leur
chance dans la ruée vers l'or... en Transylvanie !


Le scénario prend la forme d'un donjon dans les sous-sols du Parlement
de Bucarest. Il mixe des références à  Donjons & Dragons, à  l'horreur
gothique victorienne, et à  la Roumanie totalitaire de Ceaucescu. C'est
un piège haletant sans une seconde pour souffler, un jeu de plateau
narratif dans le pur registre de l'horreur.



2. PJ

BB Bardot, barde désinvolte
Chanceux, Ecervelé
Yohan Tempior, Prêtre
Exorciste, Dévoué (Minia)
Alan Krig, guerrier
Ambidextre, Enragé
Lucia, Femme fatale égocentrique
Irrésistible, Infectée
Pan Demonium, Mage
Sixième Sens, Mutation (démon, à  esprit 8 passe sous adré permanente, à 
esprit 4 devient PNJ)
Minia, roublarde
Médium, Chetive


3. PNJ

Traian Vianescu, PNJ 13
n'est vulnérable qu'au soleil, aux attaques portées sur son portrait, et à  l'exorcisme

Enfant duplicant, PNJ 10
Dès qu'il est blessé, crée un duplicant PNJ 10


4. Fiction

En revanche, c’est la première fois que je maîtrise deux soirées d’affilée en convention. La bourse aux scénars, victime de son succès est un poil longuette. Quand on s’installe pour jouer il est près de dix heures, j’ai assez mal et peu dormi la nuit précédente, je me sens lessivé et j’ai 6 joueurs à  gérer. A ce moment, je prends la bonne décision : simplifier la séance. Je dégage le micro-scénar de démo technique, je fais dessiner seulement trois plans, et fais écrire seulement trois cartes : un piège, un monstre, un trésor. Surtout, j’explique aux joueurs que je suis fatigué. C’est à  mon avis une bonne chose à  faire pour que toute la table rame dans le même sens. Je demande les impératifs horaires de chacun, et se dirige vers une partie assez courte, de tête je dirais une heure de briefing / création de perso / préparation, deux heures de jeu, une demi heure de debriefing.

Pour la sono, on repassera. Nous sommes séparés de la table voisine (le très SF pulp Centile) par un paravent très étroit qui fait assez peu barrage au son. Le MJ (et je crois auteur) de Centile passe lui aussi de la musique, à  faible volume. Quant à  moi, mon lecteur finit par me lâcher assez rapidement. Tant pis, je me la jouerai « Musiques Sombres pour Jeux de Rôles Sombres » une autre fois. Penser à  demander une salle isolée.

Au final, j’ai passé une excellente soirée. Les six joueurs étaient complètement dans la proposition de jeu, ils ont lutté comme des malades pour la survie, sans pour autant se faire de cadeau quand le roleplay l’exigeait. Ils m’ont crafté un donjon de fou, des propositions assez simples mais hyper percutantes, taillées pour cette séance en accéléré.

Ça m’a prouvé que le scénario est maintenant bien rôdé, la seule chose à  faire c’est de garder cette simplicité. Eviter de faire crafter trop d’éléments par les joueurs, et surtout éviter de rapporter trop de choses en plus des éléments des joueurs. La séance était bien équilibrée car je n’ai pas rajouté mes propres fiches comme je le faisais d’habitude.

Salle 1 : La cantine.

Une série de pièce sur le thème de la restauration collective, destinée aux enfants : un entrée avec une porte tambour donnant sur le cellier et une porte normale donnant sur un couloir, puis une salle à  manger, puis une grande cuisine avec tout le matériel, puis une autre salle à  manger donnant sur un grand remonte-plat.
La carte piège est abominable : des têtes d’hommes, d’ours et de cochons sortent du plafond et dévorent tout ce qui bouge à  mesure que le plafond descend : la course contre la montre est enclenchée (techniquement, j’ai décidé qu’il y avait un tour pour quitter la première pièce. Si on y restait, le tour suivant, on cochait un de corps, deux de corps le tour d’après et ainsi de suite. Pendant ce temps là  le piège se communiquait aux pièces adjacentes jusqu’à  contaminer tout le niveau.

Premier PJ à  jouer, BB Bardot le barde passe dans la porte tambour.

SHLAC

La porte tambour était munie d’une feuille d’acier tranchant. Le bras de BB Bardot voltige. Pris de panique, le barde tourne sur lui-même en hurlant, aspergeant de sang tous ces camarades.

Un grand moment. Je suis vraiment satisfait d’avoir commencé aussi fort. BB Bardot a cautérisé son moignon avec une lampe à  phosphore pour éviter de l’attrition, et a finalement survécu jusqu’au climax, mais ce départ en fanfare a vraiment donné le temps. Tout de suite, le groupe a compris à  quel genre de donjon il avait affaire.

Alors que BB bardot se retrouve dans le cellier, par lequel il trouvera un passage secret vers le niveau 2, le reste du groupe fonce vers les cuisines. Au passage, passent devant des portraits chelous qui font peur, font ami ami avec Trajian Vianescu qui les trahira dans la salle 3. Passent dans la cuisine où tout le matériel est rempli de morceaux d’enfants en train de cuire. Malgré l’horreur, Pan demonium restera dans cette pièce et tentera un passage vers la salle 2 par les conduits d’aération. Il arrive devant une porte qui permet d’entrer dans la salle 2, il la passe…

SHLAC.

Pan Démonium perd une jambe.

Pendant ce temps là , le reste du groupe arrive dans la dernière salle du niveau 1, qui donne sur un monte-plat assez grand pour accueillir une personne. Il s’actionne avec un bouton. Le coopératif tourne au compétitif quand Trajan révèle sa nature de vampire. Lucia parvient à  monter à  son tour, et Minia se fait encore gruger par Yann, un guerrier fort peu galant. En salle 1 et en salle 2, ça appuie à  fond sur le bouton du monte charge. Yann fera plusieurs montées descentes dans le monte charge, assistant à  chaque fois à  des scènes sanglantes sans avoir le temps de prendre pied. Un instant comique qui calait bien avec tout l’humour grand guignol de Transilvanian Hunger !

Grégoire, qui joue le prêtre exorciste Yohan Tempior, est parti pour jouer coop à  fond. Pour protéger Lucia et Minia, il se frite avec le vampire à  grand coup d’exorcisme. (j’avais décrété que seules deux choses pouvaient blesser Vianescu : attaquer son portrait dans les tableaux, ce qui a été fait une fois par Minia qui a littéralement crevé les yeux de Vianescu), et utiliser l’avantage Exorciste. Je vois que Tempior est résigné à  rester jusqu’au bout dans cette salle 1 qui devient de plus en plus mortelle pour en finir avec Vianescu et laisser une chance de survie au reste du groupe. Très héroïque. Pour le coup, je décide que le trait exorciste est assez bourrin, lui permettant d’attaquer sous à  chaque tour. Au final, Vianescu et Tempior s’entretuent dans la salle 1. Très fun, inédit (d’habitude, je sauve la couenne de Vianescu jusqu’à  la salle 3, excellent jeu de la part de Grégoire.

Finalement Minia opte pour les conduits d’aération. Elle ne subira pas le même sort que Pan Demonium car elle est assez petite pour passer dans les conduits qui mènent au niveau 3.

Le niveau 2 contient un piège et une énigme. Le piège, c’est le mannequin de couture ensanglanté (normal, il est fait avec un vrai tronc de femme) qui porte des joyaux princiers (la fameuse carte trésor). Comme lors du playtest précédent, je décide que le trésor est maudit (il faudra que je l’écrire en dur dans le scénar final). Tous les PJ (en l’occurrence Yann et Lucia) qui ratent un jet d’Esprit le convoitent tant et si bien qu’ils sont prêt à  s’entretuer pour le posséder : après tout ils sont dans cette galère pour looter les trésors alors pas question de partager !

L’énigme, c’est qu’il n’y a pas de passage apparent vers le niveau 3. En revanche, il y a un pentacle et un couteau de sacrifice. Les fresques murales expliquent que le sacrifice permet d’ouvrir un portail sur le pentacle. Morgane, qui tente de limiter le PvP, décide que son perso Lucia s’automutile (cochage de corps) pour ouvrir le portail et tout le monde passe en salle 3.

La salle 3, dessinée par Morgane, est juste trop chelou. Une salle de classe où des squelettes d’orphelins sont enchaînés aux pupitres. Ça tombe bien, il reste à  jouer la carte « Monstre », designée par Grégoire, et qui est justement… un enfant qui se multiplie quand on le frappe. Ça tombe bien, Grégoire étant mort, c’est lui qui va jouer le monstre. Dans cette salle, c’est grave le bordel. Morgane a dessiné plein d’obstacles qui freinent la progression (sauf celle du monstre, je ne tiens pas ridiculiser mon dernier antago), un PJ balance une grenade fumigène, Yann et Lucia sont clairement en PvP l’un contre l’autre, les monstres se multiplient au fur et à  mesure qu’on les frappe…

Au final, c’est la grosse tuerie…. A tâtons dans les brouillards de fumigène.

Deux PJ parviennent à  sortir in extremis… Alan et Minia… qui porte le collier maudit. Alan l’aperçoit et murmure : « mon précieux, précieux collier, elle me l’a volé et nous le voulons… »

Note pour la version rédigée :

Radicaliser le sida de la femme fatale, avec un sida mutant qui provoque de l’attrition.

Faire de la femme fatale un rôle mixte : femme fatale / séducteur, pour en finir avec le côté sexiste de cet archétype. Il n’en reste pas moins possible que le séducteur soit lié au vampire… Il suffit que le vampire soit féminin… ou qu’il soit gay ! Transilvanian Hunger reste un scénar radical avec une imagerie grand guignol qui met en scène exploitation du corps féminin et mutilation d’enfants, mais je préfère montrer par ce genre de précaution qu’il faut prendre tout ça avec du recul. Je ne mets jamais en scène dans Millevaux des faits horribles pour les célébrer, mais plutôt pour en souligner le caractère odieux. Autrement dit, Transilvanian Hunger est tout sauf un produit de la rape culture, et je devrai prendre des précautions écrites dans ce sens dans la version finale.