Club la Lune Rousse (JdR) > Jeux et règles
Sombre
Johan Scipion:
17 démos au Festival en Jeux ! – novembre 2014 – Belgique
photo Etienne Martin
La dernière fois que j'étais allé en Belgique pour une convention, c'était en, pfff, 2007. « Mon Dieu, tout ce temps déjà... » disait Doc Brown. À l'époque, Terres Etranges s'était déplacée en masse à Trolls et Légendes pour faire la promo de son projet Extinction.
En sept ans, tout à changé : Extinction est devenu un univers pour Sombre, et Sombre lui-même un vrai jeu qui tue des arbres pour les transformer en fanzines. Mais en fait non, en sept ans, rien n'a changé : Olivier Joiris organise toujours des convs, et moi j'écris toujours du jeu de rôle. On a tous les deux un peu plus de poils blancs, mais on continue de s'agiter dans le milieu ludique.
Cette année, il m'a invité au Festival en Jeux !, qui se déroule à Court-Saint-Etienne, en plein cœur du Brabant-Walon. Le Parc à Mitrailles est un site post-industriel comme la Belgique en a le secret. Un hall immmmense, que si tu construis un avion dedans, t'as encore de la place pour ta petite maison. Et quand j'arrive, y'a des tables de jeux sur plusieurs rangées à perte de vue. Impressionnant, putain.
Le coin rôliste se trouve juste à côté de la buvette. Je kidnappe une table au bord de l'allée et me mets à bosser. C'est pas simple. Y'a du public, mais la concurrence est rude. Plein de tables avec plein de jeux connus, du matos qui vend grave du rêve (de la fig en veux-tu je t'en donne, des plateaux, des pions et des cartes tous plus colorés les uns que les autres) et moult tournois durant tout le week-end. Dans l'autre coin du ring, Johan, tout seul avec son bandana, six d6, des petits bouts de papier même pas en couleur, une bouteille de flotte, sa bite et son couteau. Hardcore.
Mais hé, j'ai l'œil du tigre. Et l'habitude des convs aussi. Donc hop, au taf. Trois étapes : 1/ Recrutement. 2/ Démo. 3/ Promo. Over and over and over again. Et ça marche plutôt pas mal. Je racole devant ma table et partout où les gens stationnent plus de quinze secondes, à la buvette et jusqu'à la brocante ludique. Résultat, 8 démos samedi, 9 dimanche. Et certaines parties à 7, 8 et même 9 joueurs. Supercool.
Impressions en vrac
+ J'ai mené tous mes scénarios Zéro sur le week-end, preuve que le public était très mélangé. J'aime ça.
+ Un Camlann avec trois gamins de 10-12 ans (ceux de la photo), pour lequel j'ai été rémunéré en bonbons.
+ Une joueuse retraitée. Pleine de bonne volonté, mais un petit poil dépassée par les événements. J'aurais voulu l'accompagner mieux, mais j'avais sept autres joueurs à table au même moment et la partie était timée. Difficile dans ces conditions d'être au four et au moulin.
+ Des auteurs rôlistes super sympas. Quentin Forestier, seul maître à bord de Vivere, et Eric Nieudan, dont on ne présente plus le White Books. Ils ont trouvé tous deux quelques minutes pour s'asseoir à ma table et ce fut bien cool.
+ Des Belges fans de Sombre ! Ouais, y'en a. Parce que j'ai vendu un certain nombre de zines en Belgique, par correspondance. Carrément bien de pouvoir causer en vrai avec des gens qui soutiennent la revue depuis ses débuts. En particulier, j'ai regretté de ne pas avoir eu plus de temps pour discuter avec Eric Dewinter, lecteur attentif, meneur passionné (überfan de Bring me sun, le garçon) et fin connaisseur de Sombre. Les convs, c'est toujours un peu la course...
+ Je m'éclate sur Les Grimmies. J'ai toujours kiffé ce scénar, mais depuis deux-trois convs, y'a eu comme un déclic. Je ne sais pas trop à quoi c'est dû parce que le texte et les aides de jeux, pile poil bien calés, n'ont pas évolué depuis longtemps. L'aisance qui vient avec l'habitude sans doute. Toujours est-il que j'ai pris un sacré pied à le mener ce week-end. Quatre parties, toutes différentes, toutes passionnantes, et la dernière avec le sieur Nieudan à table.
+ J'ai encore pas mal de taf sur Dracula redux. Ça tourne vraiment bien, mais à l'usage, y'a un souci assez criant d'équilibrage. Et ça tombe bien, après ce week-end, j'ai tout un tas d'idées pour ajuster le bousin. Ça va m'occuper pendant les deux ou trois prochains jours, je pense. La combo démo + playtest est quand même assez royale pour faire avancer les scénarios.
Mon body count
17 parties, 87 joueurs, 53 morts.
Business as usual.
Les mercis
Merci à Olivier Joiris pour l'invitation et l'orga. Super accueil et bonne gestion de crise. Tout bien carré de chez carré, pile poil comme j'aime. Merci tout plein monsieur Jolan.
Merci aux bénévoles qui se sont occupés de moi durant ce week-end, notamment Sébastien, Sandrine et Jean. Spéciale dédicace à Sandrina, qui m'a sauvé la life samedi soir.
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Promo
Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).
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Johan Scipion:
11 démos à FTL – novembre 2014 – Boulogne-Billancourt
photo Olivier Rousselin pour Dices
Donc samedi, c'était FTL au CNJ. Vous n'y comprenez rien ? Allez, juste pour vous, décryptage d'acronymes : Faster Than Light se déroulait ce week-end au Centre National du Jeu. Une petite conv trèèès sympa, à thème science-fiction (comme son nom l'indique).
J'avais participé à l'édition 2013, dans des conditions un poil rocambolesques, enchaînant dans la même journée une animation pour l'anniversaire d'un gamin, une conv littéraire et trois démos de Sombre. Sportif.
Cette année, ça ne l'est pas moins parce qu'il s'agit quand même ma troisième conv du mois, après le Salon fantastique et, pas plus tard que le week-end dernier, un Festival en Jeux ! bien crevant because beaucoup de démos + déplacement en Belgique.
Du coup, pour FTL, j'étais très incertain. Attendant de voir comment je me remettrais de la Belgique, je n'ai contacté les orgas que dans le courant de la semaine dernière. Heureusement, ils sont super cool et n'ont vu aucune objection à me caser à l'arrache dans un petit coin de leur conv. Merci à eux, et en particulier à Alexia, très réactive et qui m'a pris en charge durant l'événement.
Impressions en vrac
+ J'ai fait mes huit heures, tel le bon ouvrier rôliste que je suis. Arrivé à 15h, reparti à 23h. Manquait juste la pointeuse.
+ Il y a du jeu de rôle à FTL, une salle à l'ambiance feutrée lui est consacrée, mais mon format de démonstration s'accorde mal avec celui du rôliste moyen. Du coup, c'est dans la salle des jeux de plateau, où la durée des parties est souvent bien plus courte, que je me suis posé. Pour le reste, business as usual : recrutement, démo, promo. Onze parties, quand même.
+ Pour moi, SF + JdR = R.Mike. Et de fait, Renaud était là ! Trop fort, monsieur Mike, trop fort.
+ Plusieurs parties avec des gamins car il y avait un peu de public familial. Pour eux, j'ai mené de l'Overlord et surtout du Camlann, ce qui m'a donné grande satisfaction. Parce qu'à FTL 2013, je m'étais méchamment viandé avec ce scénar, encore tout jeune à l'époque. Un gadin de chez gadin. Un an plus tard, revu de fond en comble et playtesté intensivement, il est réglé comme un coucou suisse. Ça fait plaisir, nom de Dieu !
+ Putain, les adolescentes, des fois, c'est pas un public facile.
+ Dans la semaine, j'ai pris le temps d'amender Dracula redux et ai risqué un playtest durant la conv. Il est encore beaucoup trop tôt pour dire si le nouvel équilibrage est meilleur que l'ancien, mais j'ai le sentiment que mes modifications vont dans le bon sens. Très encourageant.
+ Super sympa de recroiser Philippe, qui s'était assis à ma table à FTL 2013 et en avait gardé un très bon souvenir. C'est le genre de retour qui fait chaud à mon petit cœur de game designer.
Mon body count
11 parties, 49 joueurs, 37 morts.
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Promo
Les trois numéros de la revue consacrée à Sombre, sont disponibles. 72 pages au format A5 et à pas cher (prix libre, minimum 7 euros par numéro + port).
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Johan Scipion:
Sombre 4 sur les (bons) rails !
Il y a deux mois, lors de mon précédent point sur l'avancement du zine, j'avais présenté un présommaire qui avait cette gueule-là :
+ Un article sur la création collective des PJ.
+ Un article sur l'écriture de scénarios.
+ Un (petit) scénario. Du Classic de préférence.
Première nouvelle, il est toujours à l'ordre du jour. Bon, il va peut-être falloir que je pousse un peu les murs, entendez par là que je rajoute une (4 pages) ou deux (8 pages) feuilles à la revue, mais je n'ai pas changé de cap.
Allez, comme c'est bientôt Noël, quelques news un peu plus fraîches sur le contenu de l'intérieur du dedans de Sombre 4 et de là où que j'en suis de sa rédaction :
+ Les deux articles sont bouclés. Le deuxième, celui sur l'écriture de scénarios, est encore en attente de relecture écran + papier, mais je le laisse reposer un petit peu. Présentement, j'ai trop la tête dans le guidon et je ne vois plus rien de chez rien.
+ Le premier article (sur la créa collective) tape dans la trentaine de pages, le second dans la grosse vingtaine. Pour ce dernier, j'ai cherché une manière d'éviter le pur texte théorique. Je ne le sentais pas trop d'écrire vingt pages de conseils généraux sur la façon de monter un scénar pour Sombre. Je suis un garçon pratico-pratique, il me faut du concret. Du coup, j'ai fait un making-of. Dans cet article, je raconte comment j'ai écrit et playtesté (treize fois) ce que je considère comme le scénario-type de Sombre : House of the rising dead, mon scénar zomblards paru dans Sombre 1.
+ En ce moment même, je suis en train de mettre au propre le scénario Classic qui doit compléter mon sommaire. Il s'agit de White trash, un survival forestier brutal, gore et fun inspiré de Massacre à la tronçonneuse, Deliverance et Détour mortel. Quelques tonnes de brutes dans un monde de finesse et d'élégante subtilité. Tout moi, ça. Je l'ai mené près de 70 fois en démo et c'est, je l'avoue, hyper plaisant de revenir dessus. Déjà, c'est vachement plus fun à écrire qu'un article. Ensuite, j'ai gratté un peu de pEx depuis l'époque où je le menais en conv (2011-2012), ce qui me permet d'améliorer quelques petits trucs ici et là, les aides de jeu notamment. Ça fait bien plaize.
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Promo
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Johan Scipion:
3 démos au Championnat européen de Call of Cthulhu The Card Game – janvier 2015 – Issy-les-Moulineaux
photo Blacksun pour Le Cénacle Chthonien
Je vous vois venir avec vos gros sabots. Vous vous dites que, quand même, j'abuse. Y'a pas si longtemps, je racontais mes déboires en marge d'un tournoi de figurines organisé au Musée frââânçais de la carte à jouer, et v'là-t'y pas que je retente le drop au même endroit pour à peu près la même chose. Serait-ce que, oh-oui-vas-y-plus-fort-c'est-bon, j'aime quand ça fait mal ?
Oui mais en fait non.
Bon j'avoue, animer du Sombre en side d'un tournoi de figouzes, j'ai laissé tomber l'idée. Tout naïvement, je pensais qu'il y avait des passerelles certaines entre figurines et JdR. Les univers déjà. Dans les faits, c'est carrément pas trop ça et je ne tiens pas particulièrement à rééditer l'expérience. Mais et les carteux, alors ? Réussirais-je à intéresser ces gens à de courtes démos de Sombre ? Y aurait-il plus de points communs entre cartistes et rôlistes qu'entre figurinistes et rôlistes ? Oui je sais, je me pose les vraies véritables questions cruciales de la vie et de la mort. Mon petit côté intello rôliste, on va dire. Vu qu'Issy-les-Moules n'est pas trop loin de chez moi, je me suis dit comme ça que ça ne me coûterait qu'une après-midi pour avoir la réponse. Au pire du pire, je pourrais profiter du spectacle.
Oui parce que si je n'ai jamais sérieusement tâté de la figurine (une ou deux parties, juste pour voir), j'ai pas mal joué à certains jeux de cartes à collectionner. Jamais de Magic cela dit car l'univers et la politique commerciale ne me branchaient pas des masses. Je suis venu au hobby par Kult, ce JdR dont je suis überfan ayant été décliné en JCC. Tout buggué de partout, avec d'énôôôrmes failles de game design, mais fun quand même. Par la suite, j'ai enchaîné sur Call of Cthulhu CCG, nettement meilleur.
Je me souviens avoir fait mes premières parties dans ma cuisine, avec les decks de démo que Léo (Vesperini) avait ramené de la GenCon. J'ai tout de suite accroché, au point que j'ai ensuite couvert l'actu du jeu pour Lotus Noir et Mana Rouge. Tout me plaisait, l'univers (celui de L'Appel), les visuels (zolies illus, bon sang) et la mécanique, vraiment excellente (je n'en attendais pas moins d'Eric Lang, auteur du déjà très bon Mystick).
J'ai commencé à décrocher au moment du reboot, lorsque le jeu est devenu non collectionnable. Le format de distribution me convenait bien mieux, mais la complexité des règles avait crû dans des proportions assez significatives (capas toujours plus nombreuses et compliquées, FAQ longue comme un jour sans pain). Et aussi, j'avoue qu'avec l'âge, l'arithmétique inhérente au jeu (calculer les skills, calculer les icônes, over and over again) m'apparaissait de plus en plus comme une contrainte. Bref, je prenais moins mon pied. Et puis, il y avait Sombre, tellement chronophage que j'ai fini par lui consacrer l'intégralité de mon temps de jeu.
N'empêche que, même si je n'ai plus de cartes à la maison, je garde une vraie tendresse pour Call of Cthulhu CCG/LCG. Je ne vais plus guère sur le forum officiel américain, mais traîne toujours du côté du français, Le Cénacle Chtnonien, pour mater les previews des nouvelles extensions (auxquelles je ne comprends pas grand-chose, il va de soi).
Ce sont ces deux jeux de cartes, Kult et CoC, qui m'ont donné certaines de mes meilleures leçons de game design. Mon « System matters » n'est pas le moins du monde forgien (moi la Forge, j'y entrave que dalle), il est pur cartiste. Sans les CCG auxquels j'ai joué, Sombre ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Je ne veux pas dire par là qu'il serait différent. Je pense très sincèrement qu'il serait beaucoup moins abouti.
Donc oualà, de mon point de vue d'auteur et de joueur, des démos de Sombre en side au Championnat d'Europe de Call of Cthulhu faisaient complètement sens. Restait à voir si j'arriverais à intéresser des gens sur place. Parce que c'est carrément pas fastoche de gratter du joueur durant un tournoi. Les rondes s'enchaînent bite à cul et pendant les temps de pause, on préfère relâcher un peu la pression (les jeux de cartes, ça demande pas mal de concentration) plutôt que de se rasseoir à la table d'un gars qui propose une démo d'un truc qu'on ne connaît ni d'Ève ni d'Adam.
J'arrive tranquille en début d'après-midi. Je n'ai pas fait le forcing sur les horaires car je savais pertinemment qu'il n'y aurait, en dehors des carteux, aucun public. Avec les attentats et l'hiver qui caille, c'est pas trop la période où les gens décident inopinément comme ça que, youpla boum, ce serait trop cool d'aller visiter le Musée de la carte à jouer ce week-end. De fait, y'a juste un pelé et deux tondus, venus pour la plupart récupérer des indices pour une sorte de jeu de piste. Évidemment, impossible de les décider à s'asseoir quinze minutes. Pour le reste, un troupeau de carteux (tournois de CoC donc, mais aussi de Netrunner) et une poignée de figurinistes (tournoi de X-Wing), mais eux je n'ai même pas essayé de les débaucher. J'ai retenu ma leçon, hein.
Les gens de Call of Cthulhu sont dans une petite pièce à part. Je déboule en plein ruling. Jef, l'orga en chef, doit trancher une question de règles soulevée par un joueur espagnol dans le cadre d'une partie contre un Français, sur la base d'un mail envoyé par un designer américain en réponse à une question posée par un Hollandais. Tout ça dans un anglais de cuisine, que Shakespeare s'en retournerait dans sa tombe. Sachant que ce genre de discussion est déjà un pur casse-tête quand tous les interlocuteurs causent dans leur langue maternelle, la version tour de Babel est assez épique. Je dis rien, mais je me marre bien. ^^ Comme tous les joueurs présents ont globalement très bon esprit, ça se règle dans le calme et en moins de vingt minutes. Cool.
Ensuite, Jef me pose à une table, dans la salle principale, à côté du tournoi de Netrunner. Ouais, cette fois-ci, j'ai demandé à être au sous-sol, là où tout se passe. Pas question de retenter un plan mezzanine. Donc je kidnappe des chaises, m'installe et commence à recruter. J'y vais tranquille (je prends le temps de causer entre les parties, ce que je n'ai pas toujours l'occasion de faire) et ça ne fonctionne pas trop mal.
Trois démos, tout en Zéro : un Overlord, un Camlann et même un Toy Scary à six joueurs, après le tournoi Netrunner. Le luxe. Honnêtement, je n'en attendais pas tant. Niveau body count, je poutre sévère : trois TPK. Net et sans bavures. Le Toy Scary en particulier est un pur massacre. Les joueurs sont désorganisés au possible et je tire trois ou quatre 3. Ça plie le truc vite fait bien fait.
Je termine en spectateur de la finale européenne de Call of Cthulhu, qui voit la victoire de Sectario, un joueur espagnol (à gauche sur la photo). Bilan, une journée très sympa. Merci à Jef et Moussine, pour l'orga cool et l'accueil chaleureux.
Mon body count
3 parties, 14 joueurs, 14 morts.
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Stéphane/Ex-Bartab:
cela va être long d'attendre avril pour te croiser mon cher!
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